Grenada – l’île aux épices et Carriacou

DSC02111 (1024x225)Après 2 semaines à Tobago, ce qui est énorme pour nous (mais il fallait bien ça après la transat), nous voilà à Grenade. Beaucoup de similitudes entre les 2 îles, on y parle anglais, le dollar est la monnaie, mais c’est le dollar des îles du Common Wealth, à l’effigie la reine d’Angleterre, et un nouveau taux de conversion (1€ pour 3$ environ)! Et ici, il y a beaucoup beaucoup plus de bateaux, dans les mouillages, c’est une forêt de mats comme on n’est pas encore habitués à en voir. Et des yachts « m’as-tu-bien-vu » que c’est à celui qui aura le plus gros et le plus rutilant 🙂

Le mouillage de Prickley Bay est « pratique ». Un chantier avec un magasin d’accastillage et une voilerie. On peut y faire les formalités d’entrée. Le douanier est sympa, il offre même des bananes aux enfants… sûrement pour les faire arrêter de gigoter 2 secondes! A côté, il y a un bar avec accès internet qui devient notre QG pour les appels et mails de bons vœux.

On peut faire un tour dans la capitale, St George town, par taxi-bus, ligne 1, 2.5$ par trajets. Les camionnettes sont « tunées », avec musique à fond et si possible une conduite mode jeu vidéo. Assez fun pour qui n’est pas trop regardant sur les règle de sécurité routières… La ville en elle même est colorée, avec pas mal de vieilles pierres, dont des clochers qui ne dénoterait pas dans la campagne anglaise. Mais le piéton n’est pas roi et c’est parfois un peu stressant de circuler avec les petits loups dans les petites rues! On fait un bon goûter smoothies-poulet grillé-épis de maïs grillé :o) La boutique propose même des smoothies inédits banane-avoine-guiness ou bois bandé! Je me contente du banane-avoine, reconstituant!

Au mouillage, bien qu’on soit dans le fond de la baie, ça reste assez rouleur. A deux pas de l’aéroport; on peut voir les jets passer au dessus de nos têtes (heureusement assez peu souvent). Un matin, nous avons le plaisir de retrouver Manwé, mouillé juste à côté de nous et Bellorc’h, juste derrière! Pour Bellorc’h, ce n’est pas dû au hasard, Ivan nous aillant repérés sur marine traffic grâce à l’AIS 🙂 C’est vraiment chouette de pouvoir faire plus connaissance, car on ne s’est que croisé à Mindelo. Nous faisons 2 balades l’après-midi et passons le réveillon du nouvel an ensemble, et je découvre qu’Anne est née à Dinan et a grandi à Plélan le Petit! Autant dire que le courant breton passe bien :-). Nous loupons un apéro chez eux car, téméraires que nous sommes, nous avons été à la marina pour profiter du wifi, et il s’est mis à pleuvoir à seaux, et longtemps, impossible de revenir au bateau. Une fois passés entre les gouttes, et tout de même bien humides, la soirée est à l’eau. Grrrrr!

Puis nos chemins se séparent, Bellorc’h est gruté pour carénage, et nous décidons d’aller voir un peu plus à l’est à 2 baies d’ici, vers Hog Island. Normalement on devrait se retrouver plus tard dans les Tobago Cays. Finger crossed!

Après un bon plein d’eau, nous revoilà parti. Arrivée à Hog Island en fin d’après-midi, c’est très joli et nous nous mettons au nord du pont et sommes plutôt dans un coin isolé, avec 0 vague mais de bonnes rafales. En arrivant, notre radar interne détecte un bateau français avec bambins. Clignotant, on se met juste à côté! Une fois arrêté, oups, la ligne de traîne, oukellée??? Pinaise, pas dans l’hélice? dans le safran… ? On la remonte doucement, et ça vient, ça vient tant et si bien qu’au bout il y a un barracuda size XXL!! Vivant, et avec des dents qu’on se dit qu’on n’aimerait pas l’avoir dans nos pattes… Maël nous suggère d’utiliser le fusil à pêche et ça nous sauve les orteils.

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Du coup, on emmène cette belle pêche sur Ia Orana (« boujour » en Tahitien!). A bord, Anne-Laure et Amaury nous accueillent chaleureusement avec leurs 4 loulous adorables : Aurore, Xavier, Maxime et Augustin. Quelques échanges de livres numériques et repas entre enfants plus tard (qui cuisinent et rangent tout comme des grands), c’est la bonne entente. Côté cockpit aussi, ça se passe bien et Anne-Laure nous fait goûter son ti punch à base de fruit de la passion (au lieu du citron). C’est convivial aussi. Surtout qu’il y a beaucoup de passage à bord avec les voisins amis, très cosmopolite! Il y aura un polonais, un anglais, une irlandaise, un américain de Washington, tous avec leur histoire, leur parcours… Par contre, le barracuda retourne à la baille car il est un peu gros, et il y a toujours ce doute de ciguatera qui plane…

Ia Orana est en virée depuis 2 ans, dont 1 dans les Antilles donc on apprend pleins de choses. Notamment qu’il y a un esprit communautaire fort entre les bateaux aux mouillage, souvent à l’année. Pour exemple, tout les matins, sur la VHF 68, à 7h, il y a 1h d’annonces des uns et des autres, avec les départs, les arrivées, les shopping bus qui s’organisent, les après-midi volley ou dominos, les trocs, etc etc! On peut même passer commande et se faire livrer des choses à bord! Sinon Anne-Laure nous sélectionne les mouillages top des Tobago Cays. Elle nous parle de son activité professionnelle à bord, elle s’occupe de micro-crédits. Passionnant. Ils mènent une vie très sympa dans les parages, mais pensent malgré tout à revenir en France… Ils repartent au petit matin, donc la rencontre est brève mais intense!

Pour nous, le lendemain, un petit tour sur l’île Hog, qui est déserte hormis un petit bouis-bouis où il y a un fête une fois par semaine. Et surtout nous avons la chance de voir un pêcheur d’oursin, Sperry, qui nous fait une démonstration de récupération de molusque de lambi, et nous explique comment on prépare les oursins. Il nous fait goûter de l’oursin cru, et c’est très fin, ainsi qu’un jelly bean qui est une partie du lambi que je goûte avec réticence, mais qui s’avère… intéressant..:o). Sperry pêche en apnée juste sur le récif au sud de l’île. Nous faisons un petit tour dans l’île où on retrouve un décor de mangrove, c’est très calme.

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un coquillage lambi

Et après manger… re-départ vers Saint-George town cette fois ci. On doit faire un ravito et on a hâte d’aller à Carriacou (alias « Kiricou » à bord de Callinago). A Saint-George town, le mouillage devant la plage, au sud du port, est très tranquille. Une virée nocturne se termine au KFC (je sais, c’est pas là qu’on rêvait de manger à Grenade, mais après pas mal de déambulation et 3-4 personnes qui nous le recommande et les enfants le récclame, on cède!). Et le lendemain matin, on se presse pour faire une lessive (la 1ère depuis Mindelo, soit depuis plus d’un mois!!), les courses et la pause internet pour envoyer un article, et c’est re-parti au pas de course avant midi, direction Carriacou!

La navigation est assez perturbée par le relief de l’île d’abord, puis on a un bon vent autour de 15 noeuds qui nous permet d’arriver sur Tyrell Bay à 16h30.

Carriacou est jolie, et pleine d’amis…

Oukiva est là ! Ia Orana aussi !

Alors je sais que ça fait un peu voyage où on parcours 6000 km pour se retrouver entre français type famille en bateau, donc pas vraiment le dépaysement… Mais c’est tellement plus simple, on a toujours au minimum 1h de conversion garantie sur facture entre les parcours des uns et des autres, les enfants sont occupés et ravis, on se passe des tuyaux, etc… Alors bon, après 6 mois loin de son sweet home, on devient de plus en plus enclin à chercher ce type de compagnie. Et il faut dire que les antillais sont très serviables et helpful, mais on n’a pas forcément l’occasion de les côtoyer, étant toujours en mouvement… Bref ! C’est ainsi et il faut pas non plus trop se poser de questions.

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Toujours est-il que sur l’île, nous faisons une visite à la « capitale », Hillsborough, en taxi-bus. Le rythme est plus tranquille qu’à Grenade, c’est beaucoup plus petit. Nous allons faire un saut à Sandy Island, en bateau, et malgré un vent assez soutenu (20-25 nœuds). C’est assez sympa, mais on ne voit rien dans l’eau au bord de la plage. Heureusement, dans une petite pièce d’eau, il y a l’équivalent d’un aquarium miniature avec 1 m d’eau pour barboter. Nous faisons aussi un passage au dessus du bateau épave qui a sombré au milieu de la baie de Tyrell. Marrant. Et sinon on s’échange les enfants, on fait quelques soirées, un barbeuc sur Callinago avec nos voisins Oukiva où il faut repêcher la moitié des brochettes qui sont tombées à l’eau… des brochettes de la mer de poulets, inédit ! Et le seul bémol dans tout ça c’est que Yanis se retrouve avec une méchante infection cutanée sous le menton. Une piqûre mal soignée, qui empire vite. Du coup on s’inquiète, le petit loup a la joue bien enflée, galère. Mais après un traitement d’antibio et antiseptique ++, c’est en bonne voie de guérison. Pour autant, fini les baignades avant un peu de temps…

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Ah si, autre bémol, après une semaine de vacances, fallait bien que ça arrive, l’école recommence. Et ça c’est duuuuuuur… L’ambiance sur Callinago est alors orageuse. On compte les jours avant la fin de l’atelier 8 de la semaine 4 du module 8 du CNED… Tiendrons-nous jusque là ?

Et il faut de nouveau prendre la route, après 4 jours très agréables dans Tyrell bay.

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Direction les Grenadines de Saint Vincent, et en premier lieu sur l’Union Island où on refait une entrée (après un check-out à Carriacou, qui fait parti des Grenadines de Grenade..). C’est un saut de puce, de 10 miles, toujours dans un décor mirifique…

5 réflexions sur “Grenada – l’île aux épices et Carriacou

  1. aude 12 janvier 2018 / 21 h 28 min

    wahou cette eau turquoise encore et toujours……
    Attention, vérifiez bien que vous êtes repartis avec les bons enfants après vos échanges ;-))
    grosses bises les explorateurs !

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  2. Devaux Claire 12 janvier 2018 / 23 h 21 min

    Merci à vous pour tous ces récits ! on vous suit avec attention même si nous ne nous manifestons pas beaucoup !! … Bonne année à tous et continuez à bien profiter de votre voyage ! On vous embrasse bien fort et à très vite … Claire, Matthieu et le reste de l’équipage de Indeed 🙂

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    • Laurent 17 janvier 2018 / 22 h 10 min

      Hello Claire, Matthieu, très bonne année à toute la famille, merci pour le commentaire et on vous raconte tout ça de vive voix dans quelques temps!
      Les Callinago

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  3. martine contreau 14 janvier 2018 / 14 h 29 min

    Bravo pour cette sacrée aventure que vous nous offrez en partage, nous qui sommes à terre dans nos habitudes et notre confort.
    je vous suis régulièrement et ce cadeau d’évasion et de magie m’emmène loin …
    merci , merci , merci.
    martine , qui a aimé navigue. grand-mère de Aya et Jawad. Safi ….

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    • Laurent 17 janvier 2018 / 22 h 08 min

      Merci beaucoup, passez le bonjour à Tarik et Marion qui nous ont si bien accueilli au Maroc!

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